Le Courrier de Guadeloupe a tout juste un an. Le 16 novembre 2012 en effet paraissait le premier numéro de notre journal qui se voulait d’emblée exigeant quant à la qualité de l’information diffusée, libre dans le ton et en prise directe avec la vie politique, économique et sociale du pays. Et ce, sans baragouiner. Nous avions entre autres promis de porter un regard plus aigu sur l’économie, un domaine où la quête de l’information s’apparente aux douze travaux d’Hercule, tant le monde économique avance à pas feutrés. Mais nous sommes convaincus au Courrier de Guadeloupe que c’est à ce niveau que se construit l’essentiel de ce que sera la Guadeloupe de demain. Nous sommes donc à l’ouvrage. J’ai souvenance également que notre premier numéro avait placé le projecteur sur la ville du Lamentin et plus particulièrement sur les tribulations de José Toribio, confronté aux ruades de sa majorité. Une situation que personne n’ignorait mais qu’il ne fallait surtout pas rendre publique. Un peu comme si ce pays préférait se repaître de rumeurs plutôt que d’avoir des informations précises. Je me suis laissé dire qu’il n’en est rien. Que les citoyens guadeloupéens aspirent autant que ceux de l’Hexagone à avoir accès à une information complète. Hasard du calendrier, notre premier anniversaire coïncide lui aussi avec la révélation d’une affaire malheureuse autour de la ville de Pointe-à-Pitre que d’aucuns auraient bien voulu étouffer. Finalement, la montagne a accouché d’une souris ; puisqu’à l’arrivée aucun des protagonistes de l’affaire n’a été mis en examen. Grand bien leur fasse. Et je le dis sincèrement. Mais aurions-nous dû pour autant renoncer à notre métier d’informer ? Je ne le crois pas. À une époque où tout et n’importe quoi circule sur le net, plate-forme virtuelle où tout le monde est à la fois émetteur, diffuseur et récepteur, il est bon que ceux qui ont choisi le métier d’informer puisse l’exercer jusqu’au bout. Seule façon pour que le citoyen puisse faire le tri entre une information et une rumeur qui au final peut s’avérer bien plus calamiteuse que la vérité. J’ajoute que mis à part les faits divers auxquels on a facilement accès, on ne peut pas dire que dans ce pays, l’information quelque peu sensible circule allègrement. C’est souvent la chape de plomb. Cette situation diverge grandement avec ce qui se passe dans l’Hexagone. Un exemple ? Bernard Tapie a dernièrement été entendu pendant 5 heures. Tous les journaux de France et de Navarre étaient en mesure de conter par le menu, et le jour même, les points sur lesquels portait son interrogatoire. Être sous-informé c’est aussi un des relents de la colonisation. Au Courrier de Guadeloupe nous sommes bien décidés à briser ce carcan !
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