La Guadeloupe jouit actuellement d’un privilège énorme si l’on compare sa situation sanitaire et la possibilité d’aller et venir de ses habitants à celles qui prévalent actuellement en France hexagonale. Certes, nous sommes toujours soumis aux règles de distanciation et au port du masque. Vrai, les activités qui requièrent du public en grand nombre tels les concerts ou les réjouissances dans les boîtes de nuit sont interdites. Bien sûr, l’impasse obligée sur le carnaval est vécue comme un déchirement. Nous sommes pourtant des privilégiés. Nonobstant les récriminations, grâce à une circulation moindre du virus sur notre territoire, la Guadeloupe est un eldorado comparé à l’Hexagone. Soumis à un couvre-feu dès 18 heures depuis le 16 janvier, les Français de l’Hexagone ne sont pas à l’abri d’un reconfinement. À l’inverse, les Guadeloupéens vaquent à leurs occupations et continuent à vivre de façon presque normale. Afin de mieux préserver la Guadeloupe des affres du virus, les autorités ont renforcé un tant soit peu les conditions d’accès à la Guadeloupe. Le test RT/PCR négatif est désormais le seul qui permet de prendre l’avion. Il faut respecter un isolement de sept jours une fois en Guadeloupe. À l’issue de ces sept jours, il faut renouveler le test. Il faut. Ou plutôt il faudrait. Ce n’est pas une injonction. Aucun contrôle n’est prévu et donc aucune sanction non plus si l’on contrevient à cette consigne. Chacun appréciera selon ses convictions. Toujours est-il qu’il a suffi de ce tour de vis sur les conditions d’accès au territoire pour que les hôteliers montent au créneau. Propos d’ensemble : la mesure d’isolement de sept jours va décourager les touristes qui veulent venir en Guadeloupe. Heureusement est-on tenté de répondre. Bien sûr, le tourisme est un pan important de notre économie. Certains vont jusqu’à soutenir que c’est le seul qui vaille. Est-ce un bien essentiel au sens où l’ont défini les autorités ? Peut-on le placer sur le même plan que manger et boire, par exemple. À coup sûr, non. Le coup est sans doute rude pour les hôteliers et les autres professionnels du tourisme. Mais il vaut mieux courber l’échine, attendre que passe l’orage au lieu de risquer de nombreuses vies, voire la sienne. Certes, le virus se délecte d’abord des organismes faibles. Mais aucun statut social ne met à l’abri de la maladie. En tout cas jusqu’à présent.
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