La France est entrée dans une période d’incertitudes qui tranche avec cette soif d’ambition toujours intacte de l’appareil politique, toujours prompt à vouloir conquérir le pouvoir. Ainsi le gouvernement Valls est à peine formé que Jean-François Copé le juge déjà incompétent. Belle faculté d’anticipation ou posture d’opposition systématique ? Quant aux gesticulations des verts, elle relève davantage de la tactique, convaincus que leur attitude critique tout en étant au dedans leur a épargné une catastrophe semblable à celle subie par les socialistes. L’ennui, c’est qu’ils n’ont pas eux non plus grand-chose à proposer, si ce n’est une rupture brutale avec le modèle économique actuel. Pas sûr que ce soit la solution pour sortir le pays de l’ornière. Mais au préalable, il faut convenir que les Français par goût du catastrophisme et de la harangue ont tendance à tout grossir, au point qu’on pourrait croire que la France s’apparente au Vanuatu ou à la Guinée Papouasie. Jusqu’à preuve du contraire, la France est toujours la 5ème puissance économique mondiale, avec un niveau de vie à faire pâlir la plupart des pays du monde et pas seulement des pays d’Afrique ou d’Amérique du Sud, mais d’Europe. Pour autant, il serait vain de nier que la France traverse une vraie crise. Crise économique certes, le déficit de la balance commerciale de la France est conséquent, la dette publique se creuse chaque jour et le chômage vient de faire au mois de février un autre bond prodigieux. Mais crise de confiance surtout. Une forme d’apathie générale entretenue par une succession de mauvaises nouvelles économiques, des incohérences au plus haut sommet de l’État affichées au grand jour, auquel il faut ajouter cette impression sourde du petit peuple qui croit que si tout va si mal c’est la faute à l’autre, l’étranger, le Noir, l’Arabe. C’est dans ce contexte difficile que le nouveau gouvernement de la France a pris ses fonctions. Autant dire que ce n’est pas gagné. Loin s’en faut. Mais il y a u moins une chose à la portée de ce gouvernement : mettre fin à la cacophonie ambiante qui a prévalu au sommet de l’État pendant 22 mois. Mettre fin aux couacs serait déjà un moindre mal. Après il sera toujours temps d’évaluer l’action du gouvernement Valls.
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