Marie Guévenoux a mené une visite officielle en Guadeloupe les 13 et 14 mars. Une première pour celle qui a été nommée à son tout premier poste ministériel dans le gouvernement Gabriel Attal le 8 février, et a hérité du ministère délégué aux Outre-mer. À son arrivée, la ministre a indiqué être en Guadeloupe « pour m’entretenir avec les élus et les acteurs économiques du territoire. Pouvoir d’achat, sécurité, services publics, accès à l’eau : nous aborderons toutes les préoccupations du quotidien ». Un programme ambitieux, pour une visite expresse.
En matière économique, la vision et connaissance du territoire de la ministre ont été nourries et illustrées par deux rencontres publiques. Une réunion, tenue à l’hôtel 5 étoiles La Toubana, propriété de Patrick Vial-Collet qui est aussi président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI). Cette réunion organisée par la CCI et le syndicat patronal Medef, a rassemblé environ quarante personnes. La visite du Port autonome et la présentation du projet Hub Antilles que la ministre a qualifié de « projet structurant pour le territoire ».
« Quelles sont les solutions pour accroître le développement économique et l’emploi ? » se sont demandé les participants à la table ronde organisée par la CCI et le Medef. Parmi les entrepreneurs présents, Patrick Vial-Collet président de la CCI, Bruno Blandin président du Medef, Bernard Hayot chef d’oligopole, Stéphane Hayot chef d’oligopole, Joaquim Gaddarkhan chef de grande entreprise, José Gaddarkhan président de la fédération du BTP, Patrick Sellin président de la Chambre d’agriculture.
Les politiques étaient aussi du tour de table avec les députés Olivier Serva, Max Mathiasin, Christian Baptiste, le président du Département Guy Losbar, Marie-Luce Penchard pour la Région, Maryse Etzol présidente de l’intercommunalité de Marie-Galante, Thierry Abelli président de l’intercommunalité du Sud Basse-Terre, Cédric Cornet président de l’intercommunalité Riviera du levant. Yann Ceranton président de l’association Alé Vini Guadeloupe pour la promotion du retour des diplômés a également répondu présent.
Réactions et perspectives
À l’issue de la matinée d’échanges sous la modération de l’universitaire Pierre-Yves Chicot, les réactions ont été variées. Le Medef a qualifié cette « rencontre des acteurs et décideurs guadeloupéens » de « moment d’échanges riches en perspectives pour le développement de notre région » avec des discussions qui ont porté sur « les stratégies visant à accroître l’attrait de notre territoire et à consolider les liens économiques au sein de la zone Caraïbes ».
Le parti socialiste de Guadeloupe a salué la démarche de la ministre, soulignant « la nécessité de faire des choix clairs pour le développement, l’attractivité et la compétitivité » du territoire. Yann Ceranton, président d’Alé vini a exprimé des réserves quant à l’impact réel de cette réunion, évoquant le risque qu’elle ne débouche sur aucune véritable action. « Ensemble, nous avons fait le vœu que cette rencontre ne soit pas un coup d’épée dans l’eau » a-t-il commenté. Il a poursuivi sur une note volontariste espérant qu’il s’agisse du « lancement d’une dynamique productive, citoyenne devant permettre d’aboutir sur des actions concrètes au service de notre archipel ».
La ministre a pour sa part déclaré : « Je suis très heureuse ce matin de participer à cette journée organisée par le président de la CCI et le président du Medef qui vise à réfléchir à la stratégie économique à mettre en place sur la Guadeloupe pour faire face aux différents enjeux qui se posent sur le territoire. Pour n’en citer que quelques-uns : attractivité, compétitivité et développement et coopération interrégionale. C’est extrêmement intéressant. On ressent dans ce premier contact avec les acteurs économiques, beaucoup de mobilisation ».
Exit les mots-clés ‘pouvoir d’achat’ prononcés par la ministre à son arrivée. La multiplicité des participants et des intérêts contradictoires ont créé le flou dans cette rencontre. En l’absence d’une focalisation sur 2 ou 3 priorités structurelles, notamment dans un contexte de contraintes budgétaires, la discussion n’a pas abouti à des mesures clairement définies. La ministre est repartie avec une vision diluée. La vie chère, la concentration des entreprises dans certains secteurs clés, les pratiques anticoncurrentielles, sont autant de problèmes ressortis indemnes des discussions et qui ont encore de beaux jours devant eux.
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