La rentrée scolaire 2024-2025 approche. Ce sont 40 359 écoliers, 22 491 collégiens, et 17 453 lycéens qui se préparent à retourner en classe, des effectifs qui n’ont pas connu de hausse significative depuis plusieurs années. Paradoxalement, le rectorat n’a pas jugé utile de fournir des données actualisées sur ses effectifs de personnel, se contentant des chiffres de 2022, soit 10 248 agents. Une opacité qui n’aide pas à dissiper les critiques sur le manque d’encadrement régulièrement pointé du doigt par les syndicats.
De même, le budget de 819 millions d’euros est celui de 2023, ce qui reflète un manque de mise à jour dans un contexte de tension sur les moyens alloués à l’éducation en Outre-mer.
Des progrès en primaire
Le rectorat vante une amélioration des résultats en mathématiques et en français pour les écoliers. « Si les évaluations de GS à CM2 servent de boussole pour identifier les difficultés des élèves, sur le terrain, de nombreux collègues continuent de déplorer le manque de moyens matériels et humains pour assurer un soutien réellement adapté » relativise un enseignant.
Cette année, l’accent sera aussi mis sur l’accompagnement des directeurs d’école, souvent débordés par des tâches administratives chronophages, et qui se plaignent d’une surcharge de travail.
Le collège des dispositifs à foison
Du côté des collèges, l’académie mise sur la différenciation pédagogique avec la création de « groupes de besoins » pour l’enseignement du français et des mathématiques des élèves de 6ème et 5ème. De quoi amener à la maîtrise du socle commun de connaissances.
Le dispositif « Devoirs faits », déjà largement généralisé en Guadeloupe avant même d’être obligatoire en 6ème (en Guadeloupe plus de 53 % des élèves de 6ème suivaient des heures de Devoirs faits contre 45 % au niveau national), est présenté comme un atout majeur pour aider les élèves à surmonter leurs difficultés.
Le programme « 7 heures – 17 heures » dans les collèges d’éducation prioritaire, doit permettre aux élèves volontaires de bénéficier d’une aide aux devoirs avec des personnels de l’Éducation nationale, et de structures pour pratiquer une activité sportive ou culturelle. Mais le dispositif rencontre des obstacles logistiques. Les associations locales manquent souvent de moyens pour organiser des activités de qualité après les cours. « L’intention est bonne, mais sur le terrain, on bricole souvent avec ce qu’on a », admet un animateur associatif. De plus, la concertation avec les transporteurs scolaires, annoncée comme clé, reste insuffisante pour permettre à tous les élèves d’en bénéficier.
Le lycée professionnel : un bilan alarmant
Le secteur du lycée professionnel continue de tirer la sonnette d’alarme. Avec 6 573 élèves inscrits dans les 21 lycées professionnels de l’académie, les statistiques de réussite demeurent préoccupantes. En seconde professionnelle, 89 % des élèves présentent une maîtrise fragile ou insuffisante en mathématiques, tandis que 65 % rencontrent des difficultés en français. Malgré les dispositifs de soutien, ces chiffres montrent que les problèmes de fond persistent.
Le taux d’insertion professionnelle des bacheliers professionnels reste un autre point difficile. À peine 42 % des diplômés en BTS trouvent un emploi dans l’année qui suit, tandis que ce taux chute à 23,88 % pour les bacs pros et 11,63 % pour les CAP. « C’est un système qui continue de laisser des jeunes sur le carreau », regrette un responsable d’établissement. Le rectorat annonce la création d’un comité académique pour suivre la réforme des lycées professionnels.
La santé mentale : une initiative qui monte
Dans un contexte scolaire où le stress n’est pas absent, l’académie s’engage dans la formation de secouristes en santé mentale. 75 secouristes ont été formés en 2023. Pour cette rentrée, le rectorat promet d’étendre ces formations aux lycées et collèges non encore couverts.
La stratégie de ressources humaines en chantier
Enfin, l’académie cherche à améliorer l’attractivité de ses métiers et l’accompagnement de ses personnels. La nouvelle feuille de route RH, encore en cours d’écriture, promet une meilleure gestion des carrières, notamment pour les contractuels.
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