Des locaux insalubres, du matériel en panne, des classes en sureffectif chronique, la pénurie d’enseignants. C’est ce que dénonce le Snuipp-FSU réunie en conférence de presse à son siège à Paris jeudi 14 septembre. « Depuis des mois, le Snuipp-FSU alerte le secrétaire d’État aux Outre-mer sur le contexte scolaire dramatique dans les Départements et régions d’Outre-Mer (Drom), mais le ministère reporte ou annule tous nos rendez-vous les uns après les autres ! » s’indigne l’organisation qui a décidé de changer de mode d’action et de mobiliser l’opinion publique. Si le gouvernement fait la sourde oreille, les électeurs doivent le savoir dit-il en substance.
Des photos montrant la crasse et les risques devant lesquels les autorités publiques (l’État mais aussi la Région, le Département et les communes qui ont en charge les lycées, collèges et écoles) tardent à réagir ont été mise en ligne depuis le 29 juin. Les comptes Facebook et Instagram nommées « École en sous France », diffusent des photos qui témoignent de toitures qui fuient sous la pluie, de fils électriques exposés, de maçonneries fissurées ou infestées de moisissures.
Les scènes d’inconfort ou de dangers subis par les élèves et les équipes éducatives sont photographiées majoritairement à Mayotte et en Guyane, dans une moindre mesure à la Martinique et La Réunion, et pas en Guadeloupe.
Capture Instagram « École en sous-France »
Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, fustige des conditions d’enseignement qui « ne sont pas acceptables et pèsent lourdement sur les conditions d’apprentissage ». Elle souligne la fracture numérique d’un chiffre : 70 % des écoles des Drom souffrent d’une insuffisance d’équipements informatiques. La température à l’intérieur des classes n’est pas régulée. Elles sont mal ventilées, alors que les fortes chaleurs « conjuguées à l’humidité ont des effets directs sur la santé », selon Santé publique France. Les coupures d’eau « intempestives et incessantes » qui « impactent fortement le fonctionnement des écoles » en les contraignant à fermer finissent d’assombrir le tableau.
Un indicateur de résultats scolaires conforte ces constats alarmistes et d’échec. En Guadeloupe comme dans tout l’Outre-mer, les difficultés de lecture sont plus marquées que dans l’Hexagone. Le test réalisé lors de la Journée défense et citoyenneté montrait 30,4 % de jeunes en difficulté dans l’archipel en 2022 (28,9% pour la Martinique, 26,4% pour La Réunion, 51,8% en Guyane et 55,7% à Mayotte, pour une moyenne française de 11,2%).
Avec le slogan « École en sous-France » le syndicat renvoie l’école ultramarine au rang de malade relégué au caniveau de la Nation. Des mots chocs qui selon le syndicat, déclencheront une prise de conscience et une réaction immédiate qui garantisse à chaque élève un environnement d’apprentissage sûr, sain, et propice au succès éducatif. Le « délabrement du bâti » et les « atteintes à la santé » observés dans certains établissements scolaires en Guadeloupe et dans tout l’Outre-mer sont indignes « de l’égalité républicaine due à tou·tes les élèves du territoire français » conclut le syndicat.
Poster un commentaire