Prisca Thevenot, ministre déléguée chargée du Renouveau démocratique de la France au salon des startups technologiques et de l'innovation Vivatech à la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. Photo : Philemon Henry / Sipa / 2405231910

La porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot (au centre photo ci-dessus lors du salon Vivatech à Paris le 23 mai 2024), et son équipe ont été victimes d’« une agression lors d’une opération de collage d’affiches électorales » mercredi 3 juillet au soir à Meudon-la-Forêt (Hauts-de-Seine), à quatre jours du deuxième tour des législatives, a annoncé l’entourage de la ministre à l’AFP.

Le parquet de Nanterre a indiqué avoir ouvert une enquête « pour des faits qualifiés de violences commises en réunion avec arme, et de violences sur un élu public en réunion et avec arme (par destination) ». Quatre personnes, dont trois mineurs, ont été placées en garde à vue, a-t-on ajouté de même source.

Les faits se sont produits aux alentours de 20 heures.

Selon une source proche du dossier, Prisca Thevenot et une de ses collaboratrices ont été prises à partie par une vingtaine de personnes.

La ministre n’a pas été touchée, mais sa collaboratrice et un militant ont été blessés. L’un des militants du parti présidentiel, présent lors de l’agression, a été transporté à l’hôpital après avoir eu la mâchoire fracturée, a précisé une information d’Europe 1. Des coups de poing et de trottinettes ont été donnés. La voiture des militants macronistes a été endommagée selon la même source.

La ministre déléguée chargée du Renouveau démocratique de la France et porte-parole du gouvernement a déposé plainte.

Elle « continuera sa campagne sur le terrain comme prévu jusqu’à vendredi soir », a fait savoir son entourage qui n’a pas souhaité fournir davantage de détails sur les circonstances de l’agression.

Le Premier ministre, lui-même député sortant des Hauts-de-Seine, a exprimé sur X sa « pleine solidarité ». Dans la soirée, Gabriel Attal a rappelé que « la violence et les intimidations n’ont pas leur place dans notre démocratie. Elles n’ont pas leur place dans notre République. » Il a également appelé a rejeté « le climat de violence et de haine qui s’installe. J’appelle au sursaut, maintenant », a-t-il ajouté.

« Profondément choqué par l’agression subie par Prisca Thevenot et sa suppléante à Meudon », a abondé sur le même réseau social le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, également candidat dans ce département.

« Soutien à Prisca Thevenot et Virginie Lanlo agressées ce soir à Meudon-la-Forêt, tous mes vœux de prompt rétablissement… et de succès dimanche », a encore écrit le patron des sénateurs centristes Hervé Marseille, élu des Hauts-de-Seine.

Sur BFMTV, le président du Rassemblement national Jordan Bardella a « exprimé son soutien entier » à la porte-parole du gouvernement et demandé que tous les responsables politiques appellent « au calme et à l’apaisement ».

Cible d’attaques racistes

Élue députée après son parachutage dans la 8e circonscription des Hauts-de-Seine en 2022, après un échec aux législatives de 2017 en Seine-Saint-Denis, Prisca Thevenot est candidate dimanche à sa réélection après être arrivée en tête au premier tour. La ministre a confié un peu plus tôt dans la journée être régulièrement la cible d’attaques racistes.

« Ma vie peut changer lundi, pas parce que je suis parlementaire ou plus parlementaire, ministre ou plus ministre », mais en raison du climat xénophobe et raciste, avait-elle déclaré à des journalistes quelques heures avant son agression, estimant que ce sentiment serait amplifié si le Rassemblement national (RN) remporte les élections législatives.

L’Agence France presse (AFP) avait publié une dépêche à 11 h 38 relatant le témoignage de Prisca Thévenot. « On m’appelle par mon nom de jeune fille. On me demande en permanence de rentrer dans mon île. La seule île que je connaisse, c’est l’Île-de-France ! C’est la seule île où j’ai vécu », confiait-elle aux journalistes.

Née à Strasbourg (Bas-Rhin), fille d’immigrés mauriciens, Prisca Thévenot a grandi dans le quartier populaire du Maroc à Stains (Seine-Saint-Denis). Elle est entrée en politique en 2017, repérée par Emmanuel Macron alors en campagne pour sa première élection présidentielle.

« C’est notre vie au quotidien. Nos enfants sont menacés parce qu’ils sont métis. » La solution ? « Quand il y a des paroles racistes, il ne faut plus qu’on ait honte de les dénoncer parce qu’eux n’ont pas honte de les dire », est-elle convaincue.

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