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La faute de Bartolone

François Hollande est au creux de la vague. Mais le moins que l’on puisse dire c’est que certains de ses amis socialistes ne font rien pour l’aider. Ce serait d’ailleurs plutôt le contraire. Le président de la République a pris l’initiative d’ériger des règles pour moraliser la vie politique. Et après les ministres la transparence devrait aussi concerner les députés tous bords confondus. Je le dis sans ambages, c’est une saine décision, qu’on ne peut prendre qu’en saine démocratie. Quand ceux qui nous gouvernent loin de donner l’exemple cherchent plutôt à s’affranchir des règles qui régissent le commun des mortels c’est que la démocratie se délite et la République avec. Or, voilà que le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone y va lui aussi de son petit refrain pour signifier son désaccord quant à la transparence. Non seulement c’est proprement indécent, même s’il se pare du rôle de défenseur des députés en tant que président de l’Assemblée nationale, ce qui dans ce domaine n’a pas lieu d’être. Mais de surcroît, l’argument du voyeurisme a quelque chose de suranné dans la bouche d’un socialiste. Quand on appartient à une famille politique qui prône l’égalité et la justice sociale, on ne devrait avoir aucune gêne à déclarer ce qu’on gagne quand les biens sont acquis honnêtement et en toute légalité justement. Et puis ces règles de transparence étant en pratique dans la plupart des pays démocratiques, notamment les pays nordiques, cela voudrait dire que les peuples de tous ces pays sont adeptes au voyeurisme. A contrario les Français seraient les rares à ne pas se fourvoyer dans cet infâme travers. La belle affaire ! Au-delà de ce point de divergence quant au bien-fondé de cette transparence, j’ajoute qu’il n’appartenait certainement pas au président de l’Assemblée nationale d’ajouter à la cacophonie ambiante, à un moment où on attendait un peu de sérénité de la part du troisième personnage de l’État ? D’abord eu égard à sa fonction ensuite parce qu’en cette circonstance et en sa qualité d’imminent socialiste, le moins qu’il avait à faire en plein dans cette tourmente, c’était de se taire. Quitte après à discuter, à rencontrer le Premier ministre et le président de la République en privé pour leur faire part d’un point de vue dissonant. Car au fond pour l’heure François Hollande a surtout besoin de convaincre les Français qu’il a de l’autorité et qu’il est capable de prendre des décisions donc de gouverner.

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