Les usages de substances psychoactives ont fortement diminué chez les adolescents ultramarins ces dernières années, montre une étude de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) publiée lundi 3 juin.
L’enquête nationale en collège et en lycée chez les adolescents sur la santé et les substances (EnClass) présente les résultats concernant les usages de tabac, d’alcool, de cannabis et d’autres drogues illicites en Guadeloupe, Martinique, Guyane et à La Réunion entre 2022 et 2023.
Cette baisse ne peut pas être considérée uniquement « comme un effet de la pandémie du Covid-19 […] car elle a débuté antérieurement », préviennent les auteurs de l’étude, mais les « confinements ont pu priver les adolescents de moments sociaux durant lesquels les consommations sont susceptibles de s’initier ».
Les lycéens guadeloupéens se démarquent de l’Hexagone avec des niveaux de consommation de substances nettement plus faibles.
L’expérimentation du cannabis est en baisse parmi les lycéens de Guadeloupe (16,9 % en 2023 contre 30,3 % en 2015). L’étude indique que l’usage régulier de cannabis, est rare parmi les lycéens, à un niveau aux alentours de 3 %. En 2023, ce sont 7 % des collégiens qui indiquent avoir expérimenté le cannabis.
Le niveau de consommation d’alcool a reculé en 2023 par rapport à 2015 en Guadeloupe (72 % contre 95,3 %) et est assez proche de celui observé dans l’Hexagone en 2022 (68,3 %). Chez les collégiens les usages d’alcool en Guadeloupe (51,7 %) sont plus élevés que dans l’Hexagone (43,4 %). L’usage régulier d’alcool concerne 3,9 % des collégiens.
« Notre hypothèse, c’est que les élèves commencent à expérimenter plus jeunes au collège et ensuite rejoignent la moyenne des jeunes lycéens hexagonaux« , résume à l’AFP Guillaume Airagnes, directeur de l’OFDT.
En ce qui concerne le tabagisme des collégiens, la Guadeloupe se situe dans la moyenne nationale. Chez les lycéens, le constat est sans équivoque : de l’expérimentation à l’usage quotidien, les enquêtés sont nettement moins concernés que leurs homologues de l’Hexagone. Moins d’un lycéen sur quatre a déjà fumé une cigarette au cours de sa vie et les fumeurs quotidiens sont deux fois moins nombreux en proportion qu’en France hexagonale. Entre 2015 et 2022-2023, la part des lycéens ayant déjà fumé une cigarette au cours de leur vie a diminué de plus de moitié, passant de 50,0 % à 21,4 % en Guadeloupe. De surcroît, dans le même temps, la part des fumeurs quotidiens a été divisée par presque trois en Guadeloupe (de 6,8 % à 2,3 %).
Que ce soit dans les collèges ou les lycées guadeloupéens, l’usage de la cigarette électronique s’est largement développé. L’expérimentation de la cigarette électronique apparaît plus fréquente parmi les collégiens de Guadeloupe (28,8 %) que ceux de l’Hexagone (20,2 %).
Les usages de chicha (pipe à eau utilisée pour fumer du tabac) sont proches de ceux observés dans l’Hexagone ; 30 % des lycéens guadeloupéens ont déjà fumé une chicha et 3,9 % l’ont fait au cours des 30 derniers jours – contre respectivement 28,2 % et 5,0 % dans l’Hexagone. Son expérimentation s’est accentuée en Guadeloupe, passant d’un lycéen sur cinq en 2015 à presque un sur trois en 2023.
Entre 2015 et 2022-2023, l’expérimentation est passée de 5 % à 18,8 % en Guadeloupe.
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