Home Pouvoir Opinion Éditorial Chirac était à l’écoute des Domiens

Chirac était à l’écoute des Domiens

Jacques Chirac a tiré sa révérence. L’ancien président de la République a eu droit aux honneurs de la République. De nombreux chefs d’État et de gouvernement lui ont rendu hommage. Des distinctions auxquelles auront sûrement droit Giscard d’Estaing, Sarkozy et Hollande, eu égard à la fonction qu’ils ont tous trois exercée. Pas sûr que les trois anciens présidents suscitent autant d’émotion auprès de la population. Le tour de force de Jacques Chirac c’est d’avoir su reconquérir le cœur des Français. À sa mort, il bénéficie auprès d’eux d’une image positive. Après avoir été traité de roi fainéant, de super menteur et avoir été condamné dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, Jacques Chirac avant son dernier tour de piste a été encensé. Ou presque. Les médias, les télévisions surtout, ont rivalisé de trouvailles et ont amplifié le phénomène. Ils ont tenu en haleine une population réceptive. Quatre jours non-stop de reportages, de directs, de témoignages, de débats où la bonhomie, la bienveillance, l’empathie du personnage ont été volontiers mis en avant.

En pareille circonstance, il est de bon ton de souligner les aspects positifs des personnes décédées et de gommer les aspérités de leur personnalité. Ceci observé, et même si l’on estime que ce fut parfois surfait, Jacques Chirac dégageait de la sympathie. Il arborait un côté paysan qui a entretenu sa réputation de bienveillance. On s’en est gaussé. Cette façon d’être, sans tomber dans la gouaillerie est pourtant une qualité qui fait défaut à beaucoup d’hommes politiques. Cela ne suffit pas à faire de lui un grand chef d’État. Jacques Chirac a su aussi enfiler le costume gaullien. Il a acquis un statut international lorsqu’il a dit non aux Américains et refusé d’envahir l’Irak. Ce coup d’éclat n’efface pas la reprise des essais nucléaires dans le Pacifique. N’empêche, les Dom lui doivent la loi de défiscalisation et l’égalité sociale. Les Domiens sont surtout convaincus d’avoir eu auprès de Jacques Chirac une meilleure écoute. Mais Chirac n’est plus aux affaires et les temps ont bien changé. Allez, foin de nostalgie. L’heure est au pragmatisme.

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