Cette fois c’est sûr nous avons changé d’époque. Emmanuel Macron avait déjà annoncé qu’il voulait rompre avec l’ancien monde. Nul ne sait si le nouveau monde promis engendrera des jours meilleurs. En revanche, tout indique que nous empruntons résolument le chemin qui y mène. Plusieurs marqueurs sont identifiables. Le plus significatif se résume à une phrase : il n’y a pas d’argent. Point. Il n’y a pas d’argent pour mettre en place un plan banlieue qu’a concocté Jean-Louis Borloo. La formule employée est plutôt ce n’est pas avec de l’argent qu’on résoudra le problème des banlieues. Il faut rompre avec 30 ans de politique de la ville etc. Le résultat est le même : on ne mettra pas d’argent. Vrai l’argent ne résout pas tout. Il n’est pas sûr non plus que des milliers de stages au profit des élèves des collèges de banlieue feront mieux. Il n’y a pas d’argent pour les hôpitaux et la santé. Il faudra redéployer les moyens. Appeler à la rescousse les médecins de ville, ceux des campagnes s’il en existe encore, les infirmiers, les pharmaciens… Il n’y a forcément pas d’argent pour la réorganisation des services du CHU de Guadeloupe. L’heure est à… pas d’argent, pas d’argent.
Le pire c’est que c’est vrai. il reste bien quelques niches notamment celle des hauts fonctionnaires privilégiés de la République qui réussissent encore à gratter avec avidité. Il y a aussi les dividendes des actionnaires et les salaires des grands patrons du CAC 40. Et c’est à peu près tout. Si l’on est cohérent, il faudra supprimer du dictionnaire le mot social ou lui donner une autre définition. Quelque chose comme gros mot ou insulte. L’Europe paraissait pouvoir pallier les insuffisances des États membres. Particulièrement au niveau de nos territoires périphériques. L’Union européenne ne sait pas vraiment où elle habite aujourd’hui. Que l’Angleterre s’en aille n’est pas la pire épreuve. La perfide Albion comme la nomment les mauvais coucheurs français se comportait déjà en clandestin au sein de l’Union. Voilà que l’Italie manifeste à son tour des velléités de rupture. Plus grave, dans plusieurs États membres, une opinion antieuropéenne grossit de jour en jour. Nous avons changé de monde. Il serait temps qu’en Guadeloupe nous en soyons conscients. Nous devons changer de paradigme. Demain, il sera trop tard.
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