La démarche entreprise par Cédric Cornet à propos de la liquidation du Siaeag relève de la stratégie politico-médiatique. Au moins en partie. Le jeune élu entend casser les codes et montrer aux vieux politicards qu’ils sont dépassés. Au-delà de cet aspect, il y a cependant deux raisons objectives qui justifient l’intervention du président de la Communauté d’agglomération Riviera du levant (Carl) en faveur du maintien en vie du Siaeag. Cédric Cornet soutient que la liquidation du Siaeag entraînera dans les mois à venir la faillite de la Carl. Vrai, financièrement, l’opération ne sera pas neutre. Il y a cependant plus grave. La Carl n’a pas créé de régie à l’inverse des autres communautés d’agglomération. Le Siaeag gère entièrement l’eau et l’assainissement pour le compte de la Carl. Non seulement la mort du Siaeag l’appauvrit, mais elle la rend infirme aussi. Incapable d’assumer la distribution d’eau potable sur son territoire. Les services de la préfecture ont anticipé ce handicap. Pour y pallier, l’État préconise une entente entre la Carl et Cap excellence qui ferait provisoirement de Cap excellence via Eau d’excellence, l’opérateur eau/assainissement de la Carl.
Une situation de dépendance à laquelle le nouveau président de la Carl refuse de se soumettre. Le problème n’est pas nouveau. Jusque-là ce sont les cadres de la Carl qui protestaient et se démenaient. Ils faisaient passer des messages dans la presse afin de faire connaître le point de vue de l’agglomération. Jean-Pierre Dupont l’ex-président ne s’était jamais trop montré sur le sujet. Avec Cédric Cornet c’est tout l’inverse qui se produit. Le nouveau maire du Gosier ne pouvait louper cette occasion. La confrontation, le débat – surtout s’il est âpre – sont ses deux carburants. Cédric Cornet a tout de même réussi un coup de force. Il a réussi à fédérer autour d’un projet de syndicat unique de l’eau l’ensemble des communautés d’agglomération, le Département et la Région. Seul manque à l’appel Cap excellence. Maintenant, l’État a décidé cette liquidation. Le Conseil d’État doit la prononcer fin juillet. Nul doute que l’ex-préfet Gustin qui a enclenché la procédure, devenu directeur de cabinet du nouveau ministre des Outre-mer veillera à ce que la liquidation du Siaeag devienne effective. Dans le même temps, avec ce dossier Cédric Cornet entre de plain-pied dans la cour des grands.
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