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Campagne courte ou pas du tout

La République en marche a fait une campagne des Européennes courte. Emmanuel Macron l’eut préféré fulgurante. C’est-à-dire, capable de frapper les esprits avec force au point d’en faire une totale conquête. De ce point de vue, la stratégie n’a pas eu l’effet escompté. Nathalie Loiseau tête de liste de la Renaissance – du nom de la liste de La République en marche — s’est pris plusieurs fois les pieds dans le tapis. Alors que Médiapart avait déjà révélé dès le début de la campagne qu’elle avait figuré sur une liste d’extrême droite lors d’un scrutin étudiant. Résultat : le parti d’Emmanuel Macron s’est d’abord fait rattraper dans les sondages puis dépasser. En revanche, le choix de faire du parti de Marine Le Pen son principal adversaire a fonctionné à merveille. À deux jours du scrutin, La République en marche et Le Rassemblement national sont en tête dans les sondages, loin devant Les Républicains. La France insoumise, le PS, les Écologistes et tous les autres sont relégués encore plus loin. Emmanuel Macron a lancé un appel à tous les progressistes, afin de contrer la poussée des extrêmes. C’est une stratégie de campagne qu’a concoctée Emmanuel Macron. En clair, que tous ceux qui s’opposent à Marine Le Pen se rallient à son panache salvateur, seul capable de nous préserver.

Le vieux monde est mort. Les clivages gauche/droite, avec lui dans la tombe, se sont retrouvés. En Guadeloupe, les partisans d’en marche en  lieu et place de campagne courte ont compris pas de campagne du tout. Le spectacle de leaders qui se réclament de la majorité présidentielle lorsqu’ils sont à Paris et qui sont prêts à renier Macron une fois en Guadeloupe et ce, que le coq ait chanté ou pas, était pathétique. L’évitement, exercice pour lequel nous avons quelque disposition, a été porté à des niveaux stratosphériques. Entre retards, oublis, refus, indisponibilités, absences, Max Orville 24e sur la liste la Renaissance a eu l’embarras du choix. Le président du Modem Martinique s’était déplacé afin de tenter de donner un souffle à la campagne de la Renaissance en Guadeloupe. En vain. On ne saurait faire boire un âne s’il n’a pas soif dit le proverbe. Pour cet âne, seul compte son univers municipal.

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