2014 pourrait changer bien des choses en Guadeloupe. Pas seulement parce que quelques casquettes pourraient bien voler à l’occasion des municipales, encore que dans les bastions importants nous voguions surtout sur une mer peu agitée et que les grands cadors ne sont pour l’instant pas en grand danger d’être battus. Non, les choses pourraient changer au niveau économique. Certes les effets ne seront pas immédiatement visibles. Mais si le gouvernement et plus singulièrement le ministre des DOM poursuit sur sa lancée il se pourrait bien que soit mis fin à un cycle de plusieurs décennies d’économie de comptoirs basée sur l’installation de monopoles juteux que ni l’esprit, ni la lettre d’une Europe ouverte à la concurrence n’avait pu jusqu’ici contrarier. C’est donc une vraie rupture épistémologique. Elle est de taille et laisse pantois ceux qui n’entendaient pas que les choses changent. Toutefois, ce volet qui entend mettre à mal les monopoles ne peut suffire. Pire, il faudra veiller à ce que le transport moins cher de marchandises ne renforce encore la grande manne de l’import au détriment de la production. Bien sûr, nous ne pourrons plus revenir à l’époque où les productions vivrières des zones rurales irriguaient les marchés des centres urbains. Mais il faudra tout de même redonner un coup de fouet vigoureux à la diversification pour produire des denrées que nous étions capables de cultiver sur place et que désormais nous achetons allégrement à l’extérieur. Pour ce faire, il faut organiser les filières, développer les marchés, créer des labels et sans doute ne pas négliger la communication. Car il est certain qu’à force, nos habitudes alimentaires ont complètement changé. Les fonds européens existent pour mettre en place les fondations de cette nouvelle économie qui donnerait la priorité à la production locale. Si j’ai bien analysé le contenu des vœux adressé à l’outremer par le ministre Victorin Lurel, la volonté politique existe puisqu’il prévoit d’accorder une place importante au volet agricole et notamment à la diversification et à l’agro écologie. Enfin, je souhaite vivement qu’on s’attarde sur les cas de Marie Galante qui se dépeuple un peu plus chaque jour, sur celui de la côte sous le vent qui n’a aucune perspective de développement économique et au Nord grande terre qui n’en peut mais… Des régions maintes fois citées pour leurs handicaps mais qu’aucun projet économique structurant n’est venu combler. Il faudra bien pourtant un jour remplacer la politique des subventions par une varie politique de développement économique. PS : Je souhaite une année forte, chargée en réalisations positives à l’ensemble de la Guadeloupe. Que chaque Guadeloupéen contribue à faire de ce territoire un pays conquérant, fier et de progrès. Je me joins à l’ensemble de la rédaction du Courrier de Guadeloupe et aux autres membres du journal pour souhaiter à chacun de nos lecteurs une bonne et heureuse année.
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