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Le prochain pic du virus est programmé

Les hôtels guadeloupéens seront pleins pendant les fêtes de fin d’année, les séjours en famille nombreux. Les compagnies aériennes Air France, Air Caraïbe, et Corsair ont décuplé leurs prévisions de rotations entre Paris et la Guadeloupe. Les réservations sur les lignes aériennes sont au plus haut. C’eût été la meilleure nouvelle économique enregistrée par la Guadeloupe depuis l’apparition du coronavirus, si ce n’était les risques de réactivation de l’épidémie que porte en germe un tel transfert de population. Les hôteliers, les restaurateurs, les compagnies aériennes se frottent les mains et c’est de bon aloi. Les ressortissants guadeloupéens se félicitent à l’idée de passer Noël en famille. Pour eux c’est réjouissant. Gare toutefois au contrecoup. Car, quel que sera le niveau de précaution et de protection observé par chacun, il est à craindre que nous pouvons nous attendre d’ici la fin janvier, à une réactivation de la circulation du virus. Plusieurs cadres de santé du CHU que Le Courrier de Guadeloupe a contactés sont convaincus que la Guadeloupe ne pourra éviter ce scénario. Alors, fallait-il rouvrir grandes les vannes comme on l’a fait avant la deuxième vague ? Ne fallait-il pas tirer la leçon de l’expérience du retour au pays des croisiéristes ? Pouvons nous risquer un peu plus parce que nous sommes sanitairement mieux armés depuis le premier confinement ? D’autres peuvent poser d’autres questions qui peuvent déboucher sur des réponses qui vont à l’inverse des priorités sanitaires. Doit-on sacrifier sur l’autel du tout santé ou de la santé d’abord, un secteur réputé – à tort ou raison – être le principal atout économique d’un pays ? Ceux qui prennent le parti de l’économie ont parfaitement le droit de faire valoir leurs arguments, même s’ils présentent leur cause, comme étant celle de toute la Guadeloupe. Il y a toutefois un hic. Aucun avis d’aucun responsable guadeloupéen et encore moins des Guadeloupéens dans leur ensemble n’a été pris sur le sujet. C’est pourtant les Guadeloupéens les premiers concernés par le risque qui est pris. Cela dit peu d’élus n’ont cru bon d’exprimer une quelconque inquiétude. Peu n’ont posé de questions au moins à propos d’éventuels renforcements des mesures qu’il y aurait à prendre. Mais si nous sommes nous-mêmes si peu soucieux de nos intérêts vitaux (la santé), comment demander à d’autres de l’être ?

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