Et voilà que ressurgit l’affaire du cyclotron sous une forme déconcertante (lire page 3). Après une inauguration en grande pompe. Alors que le Centre d’imagerie moléculaire de Guadeloupe (Cimgua) qui gère cet outil vient d’atteindre l’équilibre, le 4 février, le deuxième Tep scan qui était prévu disparaît du Plan régional de santé. Les élus consultés n’y ont vu que du feu. Dans le même temps, la Martinique continue à s’activer afin de mettre en place son cyclotron. Il est normal que nos voisins s’équipent afin de mieux se soigner. Là où le sujet interpelle c’est pourquoi vouloir installer un cyclotron qui dépasse leurs besoins et condamnerait à terme celui de la Guadeloupe ? D’où vient chez nos voisins cette propension à vouloir exercer sur la Guadeloupe, une forme de colonisation de deuxième rang ? Le tout avec la bénédiction du pouvoir sanitaire national. Un seul CHU Antilles Guyane et la promotion de pôles d’excellence sur chaque territoire sont toujours l’objectif des responsables sanitaires. Sauf que le concept de grande région Antilles Guyane est une lubie d’énarques parisiens. Ils l’ont couché sur le papier sans se soucier de savoir comment fonctionne une société insulaire et surtout, quelles sont ses contraintes. Cette région Antilles Guyane n’a jamais vu le jour. Le pouvoir politico-administratif est parfois encore titillé par sa chimère. Il procède par petites touches de centralisation. Sans succès. Un rectorat Antilles Guyane a été implanté en Martinique en 1973. François Bayrou ministre de l’Éducation nationale sous le feu des contestations – notamment en Guyane – a été contraint de mettre fin à cette incohérence. En 1996 l’académie Antilles Guyane pilotée depuis la Martinique disparaît. Les rectorats de Guadeloupe et de la Guyane sont créés. Les contraintes liées à l’insularité prennent un tour plus dramatique lorsqu’il s’agit de la santé et de la vie de chacun. Ces impératifs devraient primer toutes considérations économiques. Il n’est même pas prouvé que le super cyclotron de Martinique soit jamais rentable. Celui de La Réunion (860 000 habitants) ne l’a jamais été. Sans doute ne le sera-t-il jamais. Dans cette période de covid-19, les vols aériens entre Guadeloupe et Martinique ont été interrompus, puis rationnés. Dans de telles circonstances on fait quoi ? N’y a-t-il pas là quelques arguments à avancer en faveur du 2e Tep scan ? Qu’en pensent nos élus ?
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