Chaque vivant, porté par son élan naturel, a comme objectif premier, la perpétuation de sa vie. L’homme ne s’écarte pas de cette pulsion vitale. Même s’il se sait condamné à mourir un jour. Aussi, aucun bien n’est supérieur à la vie. Du coup, la connaissance, l’instruction, et l’école leur sanctuaire, passe au second plan. Si un homme doit choisir entre rester en vie et devenir le plus grand savant que le monde ait jamais connu, il choisira la première option. Avec raison. Sauf que la réouverture des établissements scolaires ne pose pas l’équation en ces termes. Ce n’est pas ouvrir les écoles ou rester en vie. Ouvrir les écoles n’est pas aller à la mort. Sans doute, rétorquent les partisans d’une scolarité reportée à septembre 2020, mais il y a un risque. Et ce risque, pas question de le prendre. Soyons clairs, il s’agit bien du risque de mourir. Or, le coronavirus en trois mois a fait treize morts en Guadeloupe. Ce chiffre n’a pas varié depuis plusieurs jours. Il représente 3,25 morts pour 100 000 habitants. Dans l’Hexagone la moyenne est de 43 morts pour 100 000 habitants. C’est 13 fois plus de décès qu’en Guadeloupe. Dans les zones les plus touchées, ce chiffre est bien plus élevé. En dépit des polémiques soulevées ici et là, au total, la Guadeloupe pour l’heure s’en tire plutôt bien, quant à l’impact de cette épidémie sur sa population. Autre donnée chiffrée, il n’a pas été observé de surmortalité aux mois de février, mars et avril. D’après les premiers chiffres, il n’y en aura probablement pas en mai. Au contraire, il y a eu plus de décès en Guadeloupe en février, mars et avril 2019 qu’en 2020 pour la même période. Alors, de quoi parle-t-on ? La réouverture des écoles telle que prévue est soumise à des conditions sanitaires drastiques. Pas plus de 15 élèves par classe, respect d’un mètre de distance entre eux, port du masque, désinfection des salles etc. Bref, les mêmes règles qui sont en vigueur dans les espaces publics rouverts. Espaces que les Guadeloupéens n’ont pas boudés, une fois qu’ils ont pu y accéder : centres commerciaux, magasins, administrations. Suivront bientôt les plages. Il ne s’agit pas de nier tout risque. Il existe. Comme il existe dans toute entreprise menée par l’homme. Dans le contexte tel que décrit plus avant, cela vaut le coup de rouvrir les écoles. Le risque le plus probable c’est de continuer à instruire et à éduquer nos enfants.
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