Les établissements scolaires ont ouvert le 22 juin de façon obligatoire. Sur injonction du chef de l’Etat. Les élèves n’ont repris le chemin de l’école que pour deux semaines. C’est peu. Aucun rattrapage ne sera possible. Ces deux semaines ne seront pas consacrées à un apprentissage excessif. Ce qui fait dire à ceux qui étaient contre toute ouverture des écoles avant septembre, que cette décision est inutile voire ridicule. D’ailleurs tous les élèves ne sont pas retournés à l’école. Beaucoup de parents jugent qu’une scolarité étalée sur deux semaines sous condition sanitaire, même allégée, ne vaut pas la peine. Tous ces arguments peuvent être entendus et défendus. Ils n’ont pourtant pas le caractère d’une vérité absolue et n’emportent pas forcément l’adhésion. Depuis 1882 l’école est obligatoire gratuite et laïque. Les parents qui ne scolarisaient leurs enfants à l’époque étaient frappés d’une amende. Aujourd’hui, l’école rythme la vie de l’enfant.
Cette réalité est tellement imprégnée dans notre société qu’elle apparaît comme une évidence. L’enfant sait très vite, même s’il est mauvais élève qu’à ce stade de sa vie, il est avant tout un écolier. C’est son rôle. C’est sa raison d’être. Apprendre, instruire, former, éduquer c’est le rôle officiel assigné à l’institution scolaire. Dans l’esprit de ceux qui l’on voulue gratuite, l’école doit être un formidable ascenceur social. Elle l’a été. Elle peut l’être encore. Pourtant tous les enfants n’en sortent pas instruits. Certains demeurent ignares et se révèlent peu adaptés à une société de plus en plus âpre. En dépit de cela, l’école reste un outil indispensable dans la construction de l’enfant. Car à côté de l’instruction, l’institution scolaire joue un rôle irremplaçable dans la socialisation de l’enfant. Que les années passées à l’école aboutissent à la réussite ou à l’échec, elles constituent un atout irremplaçable dans la préparation qui mène à l’éclosion d’un citoyen. Deux semaines de scolarité direz-vous, c’est une goutte d’eau. C’est insuffisant. Sans doute. Mais c’est toujours cela de pris. Et c’est mieux que rien.
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