À huit mois des élections municipales, Emmanuel Macron a réussi à déstabiliser la droite républicaine. Chez plusieurs maires affiliés aux Républicains c’est la débandade. Chez eux la peur d’être battu dans leurs villes, agit comme un réflexe. Les indéfectibles ont beau clamer, « ceux qui partent sont ceux que le macronisme avait déjà convaincus », l’annonce tous les deux matins de maires qui virent casaque frappe les esprits. C’est au crédit de La République en marche un excellent coup de comm’ qui peut influencer les électeurs. L’objectif du président de la République est clair : conquérir la Haute assemblée, dernier bastion tenu par Les Républicains, contre qui, il ne peut mettre en œuvre sa réforme institutionnelle. Plusieurs commentateurs ont signalé non sans raison, le caractère particulier des élections municipales, fondé en grande partie sur l’équation personnelle des candidats. Ils font remarquer aussi qu’il est plus facile de nationaliser une élection européenne ou une élection législative qu’une élection municipale. Celle-ci reste dans la grande majorité des villes une affaire de proximité. Vrai. Sauf qu’il est beaucoup plus facile d’aller à la soupe que de résister à la vague.
Ajoutez à cela les faiblesses inhérentes à une droite plurielle qui n’a plus de socle commun. La droite en voie d’être laminée, Emmanuel Macron n’oublie pas cependant la gauche. Le chef de l’État martèle qu’il ne change pas de cap. Les adeptes du en même temps, viennent cependant d’infléchir leur politique en faveur des derniers et des avants derniers de cordée. Les petits revenus vont payer moins d’impôts. Voilà qui change la donne. C’est toujours la même stratégie. Il y a juste un changement de pas. Celui observé dans le dernier discours du chef de l’État : « Nous avons parfois construit des bonnes réponses mais trop loin de nos concitoyens. C’était une erreur fondamentale. Nous devons transformer notre manière de faire (…) et remettre l’homme au cœur, l’humanité au cœur. Je ne veux pas commettre la même erreur », a déclaré Emmanuel Macron. Même s’il ne cède rien quant à la justesse de son diagnostic et aux remèdes appliqués, il prononce des mots qui parlent à la gauche. C’est bien là l’illustration du « en même temps ».
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