Le grand débat national tire à sa fin. Quelques communes de Guadeloupe ont sacrifié à l’exercice. Parfois, à Saint-François ou à Goyave, ce furent des réunions de bonne tenue. Une quinzaine d’élus guadeloupéens ont répondu à l’invitation du chef de l’État à l’Élysée. Outre la polémique sur le chlordécone qui a renseigné sur le hiatus qui existe entre le gouvernement et nos élus quant à une éventuelle indemnisation des victimes de ce pesticide, il n’y a pas eu de nouvelles propositions sur la table de la part de nos élus. Ni en ce qui concerne notre mode de gouvernance, ni du point de vue de notre développement économique et social. À ce niveau, c’est encore le président de la République qui somme toute à essayer de lancer un débat sur la création de filières de production. Essayer seulement. Car la question du dumping exercé par l’importation reste le principal handicap sur la route du développement de la production locale. Et de cela, mis à part Alain Plaisir du Comité d’initiative pour un projet politique alternatif (Cippa), personne ne veut en parler. Pendant que la France hexagonale ne sait plus comment sortir de la crise des Gilets-jaunes,
En Guadeloupe rien à signaler. C’est comme si dans ce pays où le chômage est deux fois plus élevé qu’en France hexagonale, le coût de la vie plus cher de 30 à 50 %, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Les politiciens continuent à alimenter des polémiques. Souvent ils cultivent la mauvaise foi. Dans les milieux économiques, on continue à défendre ses credo : moins de charges, plus de souplesse au niveau des embauches. Les « débouya pa péchè » continuent à profiter au mieux du système. Pendant ce temps, les pauvres s’appauvrissent encore davantage. L’école ne contribue plus à rattraper les inégalités sociales. Notre jeunesse s’en va. Nous serons chaque année moins nombreux. Il se pourrait même que le peuplement de ce pays soit modifié et que le Guadeloupéen de demain n’ait rien à voir avec celui d’aujourd’hui, de par ses antécédents. De cela personne n’en a conscience. Nous sommes assis au bord de la route en train de regarder passer le temps. Et nous sifflotons gaiement.
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