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La colère des gilets-Jaunes un vrai challenge

Paris en feu. Ses quartiers huppés saccagés, et une colère jaune qui n’en finit plus de gronder. Jusqu’où ira-t-elle, comment en sortir ? On n’en sait rien. Les commentateurs de tout poil ont depuis avancé des pistes. Dissoudre l’Assemblée nationale, changer de Premier ministre ? Ces propositions ont le mérite de rester dans le champ classique des institutions. Ceux qui les proposent auront toutefois du mal à convaincre qu’ils ne sont pas mus par des arrière-pensées électoralistes. Céder sur l’augmentation de la taxe sur le diesel, est la solution le plus souvent préconisée. La doxa gouvernementale est aux antipodes du changement de cap. Les ministres ont répété à la télévision qu’il n’y avait qu’un seul chemin, qu’il était tracé. L’ennui c’est que cette rhétorique ne parle pas aux Gilets-jaunes en colère. Elle leur parle d’autant moins, qu’ils sont convaincus qu’ils sont les seuls sacrifiés de cette politique. Ils ont décidé de ne plus en être les dindons. Les propos des Gilets-jaunes recueillis à chaud par les journalistes illustrent leur sentiment d’être des victimes d’une inégalité sociale insupportable. “Soutenir les premiers de cordées OK.

Et que fait-on de ceux qui n’ont même pas tenu la corde ?” a interrogé un homme d’une cinquantaine d’années, mobilisé sur un rond-point. L’autre argument du gouvernement consiste à répéter qu’il n’est pas responsable de la situation d’aujourd’hui. C’est le résultat de trente ans d’inertie. Vrai. Sauf que le jeu du “ce n’est pas moi c’est lui” ne passe pas lorsqu’on œuvre au sommet de l’État. Tout nouveau pouvoir a tendance à discréditer le précédent afin d’atténuer ses propres insuffisances. Ceux qui ont exercé auparavant ont toujours été nuls. Sûrement, puisque c’est à cause de leurs insuffisances qu’ils ne sont plus là et que le peuple a désigné de nouveaux dirigeants. Résultat : l’interlocuteur est celui qui est à la barre. Les Gilets-jaunes ne connaissent ni Hollande, ni Chirac, ni Sarkozy. Ils connaissent Emmanuel Macron et le gouvernement de son Premier ministre. Ces derniers sont les seuls invités à traiter le fait que ceux qui se sentent victimes d’une injustice sociale, ne soient plus disposés à l’accepter. Un vrai challenge.

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