La saison cyclonique qui a débuté le 1er juin et se termine le 30 novembre s’annonce hyperactive, bien au-delà des moyennes historiques. Météo France et les instituts américains s’accordent sur une saison 2024 particulièrement violente.
La formation des ouragans dépend de la température de la surface de la mer et de l’organisation des vents atmosphériques. De nombreux modèles prévoient le retour de La Niña cette saison. Ce phénomène, caractérisé par des températures de surface de la mer plus froides sur l’océan Pacifique, réduit le cisaillement des vents sur l’Atlantique, favorisant ainsi le développement cyclonique.
Les experts prévoient 23 cyclones nommés, largement au-dessus de la moyenne de 4,3. De plus, 12 ouragans sont attendus, bien plus que la moyenne de 3,2. L’indice ACE (Accumulated cyclone energy) pourrait atteindre 224, alors que la moyenne est de 64,5.
Pour comparaison, la moyenne saisonnière de 1991 à 2020 se situe entre 14 et 15 phénomènes nommés, dont 7 ouragans, avec un ACE de 123. L’année 2023, déjà exceptionnelle, avait enregistré 22 tempêtes, dont sept ouragans. Parmi eux, Franklin, Idalia, et Lee ont atteint la catégorie 5. La Guadeloupe a été directement impacté par Bret, Philippe, et Tammy, avec des précipitations massives.
Manque de sensibilisation
Face à cette saison exceptionnelle, les autorités n’ont pas pris de mesures exceptionnelles. « Le directeur de cabinet du préfet de la région Guadeloupe, Franck Dorge, a réuni ce jour les collectivités, les opérateurs et les services de l’État afin de faire le bilan de l’année 2023 et préparer la saison 2024 » a indiqué la préfecture le 10 juin. Pendant cette réunion, « le service interministériel de défense et de protection civiles a rappelé le dispositif d’organisation de la réponse de sécurité civile (plan ORSEC), les différents niveaux d’alertes émises par le préfet ainsi que les consignes individuelles et collectives à tenir en fonction de l’ampleur du phénomène. »
En dehors des affiches postées sur les réseaux sociaux et qui n’ont été partagées que 15 fois, les autorités n’ont pas lancé de campagnes de sensibilisation, laissant les citoyens sans rappel des bons gestes de préparation. « Il est illusoire de penser que les bons gestes de préparation et de gestion sont connus de tous », explique un expert.
Préparation essentielle
Les étapes de préparation ne changent pas d’une saison à l’autre, mais leur mise en œuvre précoce mesures peut faire la différence entre des dégâts mineurs et des pertes catastrophiques.
Il s’agit de renforcer la structure en vérifiant et renforçant toits, fenêtres et portes pour qu’ils résistent aux vents violents. Vérifier les assurances est aussi préconisé par les préventeurs qui insistent sur l’utilité de s’assurer que les polices d’assurance habitation sont à jour et couvrent les dommages cycloniques. Tous les foyers sont équipés de téléphones portables et peuvent documenter les biens : prendre des photos et faire un inventaire pour faciliter les réclamations d’assurance.
La constitution de kit d’urgence qui inclue provisions alimentaires, eau potable, médicaments, trousse de premiers secours, lampes de poche, piles, vêtements de rechange, et documents importants protégés dans des sacs étanches, reste un incontournable. La taille et l’élagage des arbres et branches qui peuvent causer des dommages comptent aussi parmi les mesures phares de préventions.
Le secteur de l’élagage face à la saison cyclonique exceptionnelle
Gabriel Jérent, élagueur intervenant majoritairement auprès d’EDF et de particuliers, décrit une année 2024 sans changement notable. « Nous intervenons comme d’habitude » explique-t-il. Malgré les prévisions alarmantes, le carnet d’interventions de juin et juillet 2024 n’a pas été particulièrement rempli. À TNN, autre entreprise d’élagage, l’accueil a tout juste noté que « beaucoup d’appels ont été reçus pour établir des devis ».
Les prévisions pour 2024 annoncent une saison cyclonique bien au-delà de la normale, mais la préparation des habitants semble insuffisante et l’absence de campagnes de sensibilisation de la part des responsables est notable.
Poster un commentaire