Nous avançons vers un monde nouveau. Ses contours pointent déjà cependant. Il n’annonce rien de réjouissant. Angela Merkel a baissé pavillon face aux réactionnaires. De nombreux pays d’Europe de l’Est ont basculé dans la xénophobie. À l’Ouest, l’Italie est infectée et de nombreux autres pays risquent la contamination. Ailleurs dans le monde ce n’est pas mieux. L’extrême droite est au pouvoir au Brésil. Donald Trump a depuis son élection à la présidence des États-Unis donné le coup d’envoi d’une société sans règle ni morale. Une société où celui qui gueule le plus fort impose sa vérité. En France, le gouvernement s’échine à vouloir transformer la société à grand renfort de réformes. Pour répondre aux défis du monde de demain croit-on comprendre. De façon plus explicite, il s’agit de s’aligner sur toutes les pratiques ultralibérales déjà à l’œuvre dans la plupart des pays développés, de peur de rester à la traîne. Le raisonnement pourrait tenir. Après tout, aucun pays n’aspire à figurer parmi les plus attardés du monde. Encore faut-il déterminer à l’aune de quelles valeurs juge-t-on le degré de développement d’un pays.
Les États-Unis considérés comme le pays le plus riche du monde est aussi celui qui exhibe le plus grand nombre de SDF. Il y a plus de 43 millions de pauvres aux USA. C’est 13,5 % de la population. C’est aussi le pays où le taux de criminalité est le plus élevé. Riche, l’Amérique est aussi le pays le plus endetté du monde. Plus endetté que riche d’ailleurs. C’est pourtant le modèle des néolibéraux à tous crins. Au vrai, le néolibéralisme n’ose pas avouer son ADN profond. Son système doit pouvoir assurer le bonheur matériel de quelques-uns. C’est la raison pour laquelle les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Lorsque les pauvres atteignent leur dernier degré de pauvreté, le système s’attaque aux classes moyennes. Dans le même temps – et c’est la devise de l’Amérique – est diffusée l’idée selon laquelle tout le monde peut devenir riche. Un attrape-nigaud qui permet aux nantis de se la couler douce sans risquer d’être confrontés à des révoltes. Le plus extraordinaire c’est que jusqu’ici cela marche.
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