Master class numérique organisée le 25 octobre 2023 par l'association Solution verte en collaboration avec le service personnes âgées et personnes en situation de handicap de la ville de Lamentin au bénéfice des seniors des communes de Deshaies, Sainte-Rose, Pointe-Noire et Lamentin. Facebook : Ville Lamentin Guadeloupe

Le bilan démographique annuel de l’Insee, paru le 16 janvier, confirme la baisse de la population de la Guadeloupe. Au 1er janvier 2024, la population en Guadeloupe est estimée à 378 561 habitants. 23% a moins de 20 ans, 31% a plus de 60 ans. Les 20 à 59 ans représentent un peu moins de la moitié de la population avec 46%. Le territoire comptait 388 000 habitants en 2018. La baisse est de 2,7% en 4 ans.

Selon L’Insee si cette tendance à la baisse se maintient dans les mêmes proportions ce chiffre chutera à 314 000 en 2042 et atteindra seulement 242 000 en 2070. Le solde naturel et le solde migratoire seront tous deux négatifs, prolongeant ainsi le déclin démographique de la Guadeloupe commencé en 2011. Cela représente une baisse moyenne annuelle de 0,9%. Une baisse plus prononcée que celle observée entre 2013 et 2018.

Avec le recul du nombre d’habitants, le vieillissement de la population est l’autre préoccupation majeure de la démographie guadeloupéenne. En 2070, près de la moitié des Guadeloupéens auront plus de 58 ans. L’âge médian, qui était de 41 ans en 2018, augmentera à 54 ans en 2042 et atteindra 58 ans en 2070. La proportion de personnes âgées de 65 ans ou plus restera constante à 38% de la population entre 2042 et 2070.

Les jeunes guadeloupéens sont particulièrement touchés par la baisse de la population. Avec une diminution prévue de 59% des moins de 20 ans, passant de 99 000 en 2018 à 41 000 en 2070. La classe d’âge des 20-64 ans, essentielle pour la population active, diminuera de moitié d’ici 2070, perdant 110 000 personnes. À terme il n’y aura plus suffisamment d’actifs pour faire fonctionner le pays.

Ce déclin est dû à la baisse des naissances mais aussi au départ massif des jeunes vers d’autres cieux. La formation et l’emploi sont à l’origine du départ des jeunes. Ils partent soit pour entreprendre des études universitaires ou trouver des formations professionnelles inaccessibles sur le territoire ou encore parce qu’ils ne trouvent pas de travail. En 2012, l’Insee recensait 49 603 personnes âgées de 15 à 29 ans originaires de Guadeloupe venues s’installer dans l’Hexagone.

En somme, la Guadeloupe fait face à un défi démographique majeur, avec des implications profondes sur sa structure sociale et économique. Une situation maintes fois dévoilée par l’Insee dans ses enquêtes. Depuis 2014 la Guadeloupe perd 2 800 habitants chaque année. Une réalité qu’aucune politique publique n’a tenté de modifier jusqu’ici.

Cette situation contraste avec la France hexagonale, où la population ne commencera à décroître qu’à partir de 2044, avec un solde migratoire qui ne compense pas le déficit naturel qu’à partir de 2035. Face à la baisse des naissances en France, Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse du 16 janvier a déclaré qu’il fallait « réarmer la démographie de la France ». Le président de la République a dans la foulée annoncé « un plan contre l’infertilité ». La Guadeloupe et la Martinique connaîtront les deux plus importantes baisses de population parmi les régions françaises sur la période 2018-2070. Comment ce plan sera-t-il appliqué dans ces deux territoires ?

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